Allez en avant pour un tutoriel made in Jo sur le camouflage... mes ptits GIPG va falloir vous y mettre...
Base de l'approche discrète, de la dissimulation sur zone et donc de la réussite de la mission, l'équipe de snipers se doit d'être totalement invisible au yeux de son adversaire ou de sa cible. Pour cela il peut faire appel à trois méthodes différentes: se cacher, se mélanger et tromper, l'idéal étant de combiner les trois pour arriver à une quasi-invisibilité.
Se cacher consiste à se dissimuler simplement de l'observation visuelle ennemie. Pour cela le tireur peut soit se placer derrière un obstacle qui fait ainsi un écran (fossé, arbre, rochers, mur, véhicule...), soit s'installer dans une cache. Ce principe est bien connu des chasseurs mais il fut considérablement développé et adapté par les militaires qui peuvent ainsi rester dissimulés plusieurs jours, voire même plusieurs semaines pour des équipes en mission de renseignement. Dès la première guerre mondiale, les snipers des deux camps passaient leurs journées dans de faux troncs d'arbres dignes de décors de cinéma. Ils s'adaptaient ainsi à leur environnement d'une végétation complètement détruite par les bombardements.
Des caches intelligemment implantées sont quasiment indétectables tout en permettant d'offrir un confort certes très rudimentaire, mais qui permet de tenir sur la durée. Elles peuvent même être extrêmement résistantes et ainsi offrir une bonne protection à une équipe entière. Sur une ligne de front, ce sont des postes d'observation et de tir essentiels et assez simples à mettre en oeuvre. En terrain ennemi, les unités infiltrées doivent par contre faire preuve de techniques très particulières afin de rester furtives. La principale difficulté est d'éparpiller sur un très large périmètre, de la manière la plus discrète possible, les m3 de terre creusée. Le "trou d'homme" d'entrée doit être bien construit, résistant, invisible, et l'ouverture d'observation doit être la plus petite possible.
La cache doit permettre idéalement une observation directe sur l'objectif mais elle peut aussi n'être qu'un simple refuge pour la journée. Les missions sont ensuite menées de nuit à l'aide de moyens de vision nocturne... (bon là, pour le moment, il n'y a que moi qui en possède une...enfin c'est des rumeurs...)
Plus sommaire, principalement en milieu désertique (mais ça peut valoir également à certains endroit de notre terrain), une petite dépression de terrain recouverte d'une simple bâche ou un filet permet également une dissimulation efficace. En collant sur la couverture le sable ou la terre du lieu même, la planque est parfaite. Toutefois, lors d'un tir, la poussière immanquablement levée par la bouche du canon peut permettre de détecter l'emplacement et ceci à des kilomètres à la ronde. Le tireur se doti alros de placer une bâche au sol. Au paint, le problème est bien moindre puisque l'on tire sur des distances beaucoup moins importantes, mais il est tout de même nécessaire de comprendre les bases.
En milieu urbain, la cache peut aussi bien être un tas de gravas, un grenier, un égout ou un appartement. Lors des combats en ville, les habitations se retrouvent rapidement abîmées, les toits sont éventrés, les murs effondrés ou troués, les fenêtres explosées, offrant alors bien des orifices d'où observer et tirer. En règle générale, le sniper se dissimule loin des ouvertures visibles, bien en retrait dans la pièce, ne pouvant ainsi être détecté et les effets autour de l'arme quand il fait feu ne se voyant pas. Plus une ville est détruite et plus il est simple de se cacher... Stalingrad en permier, puis Beyrouth et Sarajevo qui vite sont devenus les fiefs historiques des "snipers-assassins" qu'il fut extrêmement difficile à repérer lors de missions de contre-sniping.
Dans un premier temps, toutes les parties de la peau visibles doivent être recouvertes d'un maquillage: le visage entier, les mains et le cou, à l'avant comme à l'arrière. Les mains sont également dissimulées sous des gants camouflés et cela quelle que soit la saison. Sur zone, des matières du terrain peuvent aussi être utilisées mais les produits à base d'huile ou de peinture ne sont pas employés en raison des odeurs dégagées qui pourraient faciliter le repérage par l'ennemi. Les parties les plus sombres doivent si possible être "éclairées" et à l'inverse les zones claires, les pièces brillantes ou réfléchissantes doivent être obscurcies car elles peuvent attirer l'attention même à longue distance. La plus visible, la lentille frontale de la lunette, est recouverte d'un filet à large maille ou d'une bonnette style "nid d'abeille" qui empêche les réflexions de lumière tout en ne gênant pas la visée à travers l'optique.
Trois sortes de camouflage sont utilisées: les rayures, les taches (à ne pas confondre avec votre binôme qui vous a planté...) et la combinaison des deux. Les rayures sont plutôt destinées à des secteurs fortement boisés simulant ainsi les branchages. Les taches sont intéressantes dans des zones de végétation épaisse et feuillue. Bien évidemment, en mission, le soldat étant amené à se déplacer, la combinaison des deux est donc le modèle le plus polyvalent.
En zone boisée les couleurs dominantes doivent être plutôt dans les tons de marron, beige et noir. Le vert ne doit pas faire plus de 30% de la totalité du costume car contrairement à l'idée reçue, visuellement, une forêt ou un buisson ne sont pas verts. Il n'y a qu'à regarder les animaux de la forêt, conçus pour échapper aux prédateurs et... ils ne sont pas verts!!! Attention également au noir, il s'agit d'une couleur qui reste particulièrement visible.
En ville les nuances de gris fonctionnent bien. Les GIPN (Groupes d'Intervention de la Police Nationale) en ont d'ailleurs fait leurs base de conception pour leur nouvelle tenue d'intervention urbaine et les unités militaires amenées à opérer en milieu urbain ont crée le camouflage urbain avec du blanc, du gris et du noir principalement. Personnellement, j'apprécie particulièrement la camouflage STU (Swat Tiger Urban), utilisé comme son nom l'indique, par les unités du Swat aux Etats-Unis.
En milieu enneigé, la tenue intégralement blanche n'est pas forcément le meilleur choix. Les tenues de camouflages spécifiques à ce milieu mixent d'ailleurs blanc et gris, et récemment du vert et du beige dans la nouvelle tenue des skieurs-éclaireurs des chasseurs alpins. Je ne résiste pas à l'envie de vous présenter une des dernières nées de chez TacGear (un fabricant que j'adore pour la qualité de ses produits):
Eventuellement sur une large zone blanche, une simple combinaison de peintre fera bien l'affaire.
En secteur désertique, la végétation étant rare, outre une tenue dans les tons de la zone, une progression discrète devra se faire par contre en utilisant au mieux les reliefs du terrain: collines, buttes, dépressions, ornières, etc... Ici, la tenue guillie n'est pas vraiment de mise car elle est beaucoup trop chaude et les lanières de tissu risquent de voler au vent. Par contre l'arme, à dominante noire, très repérable comme je l'ai déjà dit plus haut (faut suivre merde!!!), surtout sur le jaune-beige du désert, doit être particulièrement bien préparée.
Tromper l'ennemi consiste à lui induire un raisonnement erroné, d'où une conclusion fausse et ainsi à guider son choix tactique dans le mauvais sens. Ainsi dupé, soit il ne détectera pas le sniper qu'il prendra pour un simple buisson, soit il portera une riposte au mauvais endroit...
Le but premier de la dissimulation, outre le fait de se mélanger au milieu, est de tromper le cerveau de l'observateur adverse dans son travail de reconnaissance des formes et des silhouettes. Toute cette phase de détection visuelle est basée uniquement sur le contour qui induit ensuite, par le mécanisme de la mémoire, une déduction de la forme puis une recherche d'un modèle de référence connu pour finir par la reconnaissance finale de l'objet (je sais, ça va loin, mais faites l'effort de suivre, je suis persuadé que vous allez comprendre...).
Le sniper doit donc changer complètement le contour de son corps ainsi que la silhouette de son arme qui est également facilement repérable.
La tenue guillie, qui est devenue le terme usuel pour la tenue de camouflage du sniper alors qu'il en existe différents modèles, permet donc de casser l'allure humaine si caractéristique et la transforme en une forme totalement irrégulière.
(et là nous pouvons également bien distinguer deux guignoles qui vont aux champignons, en arrière plan...)
Pour l'arme et son optique, il en va de même mais le camouflage rajouté ne doit pas interférer dans le fonctionnement et l'utilisation de tout l'équipement.
La suite plus tard, il est 04h30 du mat, jsuis crevé et mes idées se mélangent...